Capacité de stockage de carbone abondant

Il y a amplement de capacité de stockage de carbone pour contribuer à atténuer le réchauffement climatique

Par l’équipe Deep Sky Subsurface

Une étude récente publiée dans Nature récente publiée dans Nature affirme que le stockage souterrain du carbone est largement inférieur aux estimations initiales. Cette conclusion est erronée et interprète mal les données scientifiques et les opportunités, ce qui met en danger nos efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique.

L’espace de stockage de notre planète n’est pas négligeable. Il est plutôt restreint, précieux et complexe. Il devrait être traité comme une infrastructure de premier ordre, comparable aux réserves de pétrole ou d’eau douce, plutôt que comme une ressource inépuisable. Cela ne le dévalorise pas, mais renforce plutôt son importance en tant qu’infrastructure cruciale.

Les contraintes imposées par l’étude concernant l’emplacement et le stockage du CO₂ sont nettement plus restrictives que ce que la technologie permet réellement. Il n’y a aucune limite technique qui nous empêche d’injecter du CO₂ sous les villes ou les zones protégées. Oklahoma City, par exemple, produit du pétrole à partir de réservoirs situés sous les quartiers urbains depuis les années 1930. stocke déjà du CO₂ dans des formations profondes. De plus, le pétrole et le gaz y sont régulièrement exploités à plus de sept kilomètres de profondeur. La profondeur et la proximité ne doivent pas être considérées comme des obstacles, mais plutôt comme des défis techniques que nous savons résoudre.

Aux États-Unis, l’Atlas V du stockage du carbone du ministère de l’Énergie estime que les formations salines peuvent à elles seules stocker entre 2 100 et 20 000 milliards de tonnes de CO₂. En outre, il faut tenir compte des réservoirs épuisés ou des méthodes émergentes, telles que la minéralisation.. Selon Clean Prosperity, le Canada détient à lui seul un potentiel de stockage sédimentaire terrestre d’environ 400 gigatonnes (Gt), principalement en Saskatchewan, en Alberta et au Manitoba. À l’échelle mondiale, cette capacité est encore plus grande, surtout si l’on inclut la minéralisation. Selon une étude récente publiée sur ScienceDirect, la capacité de stockage géologique pour le dioxyde de carbone se situe entre 8 000 et 55 000 gigatonnes (Gt) à l’échelle mondiale.

Lorsqu’on parle de stockage du carbone, il est essentiel d’inclure également la minéralisation, qui est un mécanisme de stockage révolutionnaire. La quantité de CO₂ pouvant être stockée grâce à la minéralisation dépend de la quantité de magnésium + fer + calcium disponible dans la croûte terrestre, et non de l’espace poreux. C’est une quantité énorme, bien plus que suffisante pour éliminer tous les CO₂ émis par les humains jusqu’à présent. La technologie permettant de capter et de piéger durablement le CO₂ par minéralisation existe aujourd’hui et a déjà fait ses preuves; il existe des projets de classe mondiale, comme Carbfix, en Islande. Il ne s’agit donc pas d’un mystère, contrairement à ce que laisse croire le rapport.

Malheureusement, l’étude présente de manière inexacte les vastes opportunités de stockage. Même avec des critères excessivement limitatifs, réduire l’augmentation de la température mondiale de 0,7 °C équivaut à 40 ans d’émissions. Cela représente assurément une différence significative. Bien que les recherches suggèrent que nous pourrions potentiellement stocker dix fois plus, devrions-nous pour autant ne rien faire? L’étude semble le laisser croire.

Dans l’ensemble, l’étude est trop subjective. Par exemple, son propre examen de sensibilité montre qu’en réduisant légèrement les zones tampons autour des villes et en ajustant les limites de profondeur, les estimations de stockage doublent presque.

Les véritables obstacles ne sont pas les roches, mais les délais d’autorisation, la construction de pipelines et la confiance de la communauté. Quand nous investissons dans les infrastructures et l’engagement, le stockage fonctionne. Des projets tels que Quest et Sleipner le prouvent.

Toutefois, Deep Sky convient d’un point soulevé dans l’article : le stockage du CO₂ ne peut pas à lui seul régler tous les problèmes liés au réchauffement climatique. La réduction globale des émissions et les solutions fondées sur la nature, comme la reforestation et la restauration des écosystèmes côtiers et marins, sont des moyens cruciaux pour atteindre la neutralité carbone. Il ne s’agit pas d’un choix entre deux options, mais plutôt d’une démarche « tout le monde à l’ouvrage ». 

Ainsi, sur la base des recherches disponibles, au lieu d’un stockage de 1 460 Gt de CO₂ comme niveau prudent de capacité de stockage, Deep Sky — et une grande partie de la communauté scientifique spécialisée dans l’élimination du carbone — estime que la capacité de stockage mondiale serait au moins 20 fois supérieure à ce chiffre, et serait nettement plus élevée si l’on inclut les réservoirs de pétrole et de gaz épuisés et la minéralisation.

Concentrons-nous sur les solutions plutôt que sur les obstacles, et remettons-nous au travail.