Des vagues de chaleur sans précédent feront bondir le risque de récoltes déficitaires

Nouvelle recherche : des vagues de chaleur sans précédent feront bondir le risque de récoltes déficitaires

Les températures étouffantes du printemps et de l’été 2012 sont en partie responsables des récoltes déficitaires dévastatrices qui ont entraîné 41 milliards de dollars américains en pertes à l’échelle des États-Unis. Les émissions de carbone au cours des 20 dernières années ont fait bondir le risque que des vagues de chaleur extrême similaires se reproduisent. Alors que ce type d’événement se produisait auparavant tous les 100 ans, une recherche de Deep Sky montre que ce sera désormais tous les 5 ans. D’ailleurs, le risque de vague de chaleur extrême est 20 fois plus grand en raison de nos émissions de carbone. 

Nous devons nous attendre à des vagues de chaleur non seulement plus fréquentes, mais aussi plus intenses. Tout juste 2 ans avant la sécheresse de 2012, l’Europe a connu une vague de chaleur record qui a entraîné des récoltes déficitaires, des feux de forêt et plus de 56 000 décès. Son caractère sans précédent s’explique tant par les anomalies de température que par l’étendue de la zone touchée.

Au-delà de températures bien précises, certaines récoltes ne survivent pas. Par exemple, celle du blé doit respecter des seuils de 27,8 °C et 32,8 °C à différents stades de croissance. Une recherche démontre une augmentation du risque de dépasser ces seuils, et ainsi de perdre ces cultures, ce qui concorde avec les conclusions de Deep Sky sur la persistance des températures élevées observées en 2012. Les seuils critiques seront franchis en raison de la fréquence et de l’intensité accrues des vagues de chaleur, ce qui entraînera des conséquences non linéaires sur la production agricole et le prix des aliments, ainsi qu’une multitude d’autres répercussions sur l’ensemble de l’économie. Les conséquences seront très graves.

 

La sécheresse de 2012 a été la plus importante qu’aientont connue les États-Unis depuis la période du « Dust Bowl » dans les années 1930. Les récoltes déficitaires de maïs, de soja et de blé ont entraîné une hausse rapide des prix de la viande et des aliments transformés sur toute la chaîne alimentaire. L’augmentation directe du prix des aliments a généré des pertes de 41 milliards de dollars américains, mais les économistes estiment que le coût global est presque 2 fois plus élevé. Ce type de perturbation agricole et économique se produira plus fréquemment et à plus grande échelle qu’auparavant.   

Les approches traditionnelles ont un piètre bilan quant à la prévision de tels événements extrêmes, alors que nous devons être en mesure de les anticiper. C’est précisément ce que permettent les nouvelles techniques de modélisation. Les températures observées en 2012 dans le grenier à blé des États-Unis en mai, juin et juillet ont dépassé tous les records. La prévision d’événements sans précédent ne peut donc pas se fonder uniquement sur les données antérieures, car les modèles ne les anticiperont jamais. De nouvelles approches telles que la technique de modélisation UNSEEN génèrent des milliers d’événements plausibles, à partir desquels on peut effectuer une analyse statistique fiable et mieux comprendre les risques. Cette technique a démontré sa capacité à prédire des événements extrêmes que les approches traditionnelles n’ont jamais anticipés. Au fait, Deep Sky l’a appliquée à la présente analyse et a constaté une hausse fulgurante du risque de récoltes déficitaires.  

Nous vivons à une époque sans précédent en raison des changements climatiques, et nos modèles doivent s’y adapter.

Méthodologie

La présente analyse a évalué le risque de vagues de chaleur et de sécheresses dans la principale région de production agricole des États-Unis, deux phénomènes qui ont eu des effets dévastateurs en 2012. Il n’y a pas suffisamment d’exemples d’événements extrêmes antérieurs sur lesquels fonder des projections concernant les vagues de chaleur, les sécheresses et les tempêtes futures. L’étude des risques à l’ère des changements climatiques nécessite donc une nouvelle approche. 

Jumelée aux statistiques sur les valeurs extrêmes, la méthode UNSEEN présente une nouvelle approche pour évaluer et comprendre les risques climatiques futurs. Aux fins de la présente analyse, nous avons appliqué la méthode de modélisation UNSEEN afin de générer un échantillon fiable de projections en matière de températures et de précipitations pour la région des États-Unis la plus durement touchée par les récoltes déficitaires et la sécheresse en 2012. Il s’agit également de la principale région de production agricole du pays. La méthode a servi à analyser la probabilité qu’un tel événement se reproduise. Les conclusions (détaillées dans l’annexe technique, disponible sur demande) montrent que la probabilité d’une vague de chaleur similaire a considérablement augmenté au cours des 40 dernières années.