Aucune fin claire en vue

Le risque d'incendie augmente au Canada avec l'intensification des conditions estivales

De vastes régions du Canada sont désormais confrontées à un risque élevé d'incendie, bien supérieur à ce qui était auparavant normal pour cette période de l'année. L'activité actuelle des incendies correspond étroitement aux prévisions du rapport sur les incendies de forêt publié en juin par Deep Sky Research, qui faisait état d’un risque généralisé d’incendies élevé au printemps dans une grande partie du pays, en particulier dans les provinces de l'Ouest et du Centre.

À la mi-juillet, plusieurs des régions mises en évidence dans le rapport, notamment le nord-ouest de l'Alberta, le centre de la Saskatchewan et le sud du Manitoba, ont été frappées par des incendies dévastateurs. Ces incendies ont entraîné des évacuations, détruit des maisons et des infrastructures, et recouvert de fumée des communautés à travers l'Amérique du Nord.

Les conditions printanières annoncent un été difficile

Le risque d'incendie au printemps s'avère être un indicateur fiable des dangers d'incendie estivaux. Les conditions chaudes et sèches qui ont prévalu tout au long du mois de juin et au début du mois de juillet ont aggravé le danger. Aujourd'hui, le sud de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba sont exposés à un risque élevé. Ces régions, qui abritent une population importante et des infrastructures essentielles, sont plus vulnérables aux dommages matériels et aux effets sur la santé que les zones plus éloignées touchées par les incendies de forêt.

En 2024, les incendies au Canada ont causé 7,7 milliards de dollars de dommages aux compagnies d’assurances. À lui seul, l'incendie de Jasper a causé des dommages estimés à 1,2 milliard de dollars. Si cette année se poursuit au rythme actuel, il y a de fortes chances que les incendies de forêt de 2025 causent des dommages plus importants que ceux de 2024.

La fumée se propage à travers le continent

Toronto, Ottawa, Montréal et Saskatoon, entre autres, ont connu ces derniers jours une pollution atmosphérique dangereuse, entraînant des alertes de qualité de l'air et des inquiétudes croissantes pour la santé. Les États-Unis ont également ressenti les effets des incendies qui ravagent le Canada, la fumée s'étendant jusqu'à Minneapolis, Détroit, Chicago et une grande partie du Midwest américain. La fumée provient principalement des feux de forêt en Saskatchewan, au Manitoba et, plus récemment, dans le nord de l'Ontario. Les vents dominants la propagent vers l'est, recouvrant le continent de l'Iowa aux Maritimes.

Risques pour la santé liés à la fumée : ce qu'il faut savoir

Les niveaux élevés de particules dans l'air sont connus pour entraîner des problèmes respiratoires, augmenter le nombre de visites aux urgences et aggraver les maladies chroniques, en particulier chez les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant d'asthme ou de maladies cardiaques. Les personnes à haut risque sont invitées à rester à l'intérieur pour éviter l’exposition à la fumée des feux de forêt, en gardant les fenêtres et les portes fermées et en allumant la climatisation lorsque possible. Un filtre à air portatif peut contribuer à éliminer les particules de fumée à l'intérieur et à purifier l'air. Si une sortie à l'extérieur est nécessaire, il est recommandé de porter un masque ou un respirateur afin de réduire l'exposition à la fumée et de limiter l’effort physique. Aux États-Unis et au Canada, la qualité de l'air extérieur peut être surveillée à l'aide de  l'indice de qualité de l'air (IQA) ou d'une application météo sur téléphone. Les Canadiens peuvent également consulter l'indice de la qualité de l'air (AQHI) sur le site site web du CECC.

Le risque s'étend vers l'est

La menace ne se limite plus à l'ouest canadien. Le nord de l'Ontario et certaines régions du nord du Québec connaissent désormais aussi un risque d'incendie supérieur à la normale pour cette période de l'été, ce qui suggère que la saison des feux de forêt dans l'est pourrait encore s'intensifier.

Perspectives : aucune fin en vue

Aucun changement météorologique majeur n'étant prévu et une grande partie du pays étant toujours soumise à des conditions chaudes et sèches, la saison des feux de forêt 2025 ne montre aucun signe d'accalmie. Les Canadiens et les Américains doivent se préparer à des conditions de fumée persistantes et à la possibilité de nouvelles évacuations et perturbations liées aux incendies.

Avec les « feux zombies » qui brûlent toute l'année, la saison des feux de forêt n'a désormais plus vraiment de fin. Si l'on exclut ceux-ci, dans certaines régions de l'ouest canadien, la saison des feux de forêt sera bientôt prolongée de 100 jours par rapport à avant les changements climatiques. La saison des feux de forêt a commencé tôt en 2025 et devrait se terminer tardivement. 

Deep Sky Research continuera à surveiller l'activité des incendies et fournira des mises à jour lorsque de nouvelles données seront disponibles.